Page:Durand de Mende - Rational, vol 2, traduction Barthelemy, 1854.djvu/107

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Seigneur dit dans l’Évangile : « N’affectez pas de parler beaucoup dans vos prières, comme les païens, qui s’imaginent que c’est par la multitude des paroles qu’ils méritent d’être exaucés. » Et les apôtres lui ayant dit : « Seigneur, apprends nous à prier, » il leur enseigna cette courte prière : Pater noster, etc. Donc, en restant fidèles à cette manière de prier, les prêtres ne disent pas plus de sept oraisons dans le cours de la messe. Le Christ, en effet, comme on le dira à l’article du Pater, a réuni dans les sept demandes de cette prière les choses qui sont nécessaires pour le corps et pour l’ame. Et, comme Dieu aime le nombre impair, quelques-uns observent que l’on dit un nombre impair d’oraisons pendant la messe, ou une seule, de même qu’on dit une seule épître et un seul évangile, et le nombre ordinaire des oraisons est de trois, cinq sept. Un, pour marquer l’unité de la foi ou le mystère d’un seul Dieu. Trois signifie le mystère de la Trinité, et que le Christ a prié trois fois pendant sa passion, en disant : « Père, si cela peut se faire, que ce calice s’éloigne de moi. » Cinq est la figure des cinq plaies du Christ, ou les cinq parties de sa passion. Sept marque l’esprit de grâce aux sept formes, ou les sept dons de l’Esprit saint. Dieu déteste la division et le désaccord. D’où vient qu’ayant béni ses œuvres de tous les jours de la création, on ne lit pas qu’il ait béni celles du deuxième, parce que le nombre deux s’éloignait de l’unité, et que c’est de lui que la division des autres nombres tire son origine ; le nombre impair est pur (XXXII, q. i, Nuptiœ).

XVI. Et remarque que dans les plus grandes fêtes on dit une seule collecte, à moins que par hasard une autre fête se rencontre le même jour. Il faut aussi savoir qu’on doit dire autant de collectes et dans le même ordre à la secrète qu’après la communion, qu’on en a dit avant l’épître, au commencement de la messe, ni plus ni moins ; car la fin doit se rapporter à son principe, et les collectes d’après la communion à celles qui ont précédé la secrète. Il faut prendre garde