Page:Durand de Mende - Rational, vol 2, traduction Barthelemy, 1854.djvu/37

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loi d’aller déchaussé, doit mettre une chaussure lorsqu’il va dire la messe, selon ce précepte de l’Apôtre aux Ephésiens : « Tenez-vous les pieds chaussés pour vous disposer à suivre l’Évangile de paix. » En effet, par les souliers (calciamenta) faits de peaux des bêtes mortes, on foule aux pieds (calcant) la terre ; et ils sont fermés par-dessous et ouverts par-dessus, pour signifier que le prêtre doit être mort au monde et doit avoir le cœur fermé pour les choses terrestres, les fouler aux pieds comme dangereuses, les mépriser au dernier point, et avoir le cœur ouvert pour voir et désirer les biens célestes.


CHAPITRE III.


LE CÉLÉBRANT SE PEIGNE LES CHEVEUX ET SE LAVE LES MAINS.


I. Le pontife, aussi bien que le prêtre, ayant mis ses chausses et ses sandales, se peigne la tête et se lave les mains et le visage. Or, dans l’ancienne loi le prêtre qui se disposait à offrir le sacrifice se lavait d’abord les mains et les pieds, puis mettait une chaussure appelée manastasis, dont aujourd’hui les sandales tiennent lieu ; nous avons parlé du manastasis dans la troisième partie, au chapitre des Vêtements de l’ancienne loi.

II. Donc, le prêtre se peigne la tête et se lave la figure : Premièrement, pour suivre l’exemple de Marie, qui, pour figurer la future passion du Christ, oignit sa tête d’huile ; et, en effet, l’office de la messe est la représentation de la passion du Christ. Deuxièmement, c’est pour obéir au commandement du Christ, qui dit : « Pour toi, quand tu jeûnes, oins ta tête et lave ta figure, » marquant ainsi que dans nos œuvres pies nous devons écarter de nous tout mensonge et toute dissimulation.