Page:Durand de Mende - Rational, vol 2, traduction Barthelemy, 1854.djvu/370

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

nous accorde indubitablement ce que nous lui demandons, si nous conservons les conventions de la dernière condition ; d’où il ajoute : si dimiseritis, etc., et c’est pourquoi en cet endroit amen n’est prononcé ni par le peuple, ni par le clergé, mais par le prêtre ; car il est, lui, médiateur entre Dieu et l’homme, et il lui appartient d’offrir à Dieu les vœux du peuple, et de faire savoir au peuple la volonté de Dieu, comme on le voit dans l’Exode (c. xix).

XXI. Il vaut mieux que ce mot soit prononcé par le prêtre, à qui il convient d’affirmer que ce que l’on a demandé au Seigneur est accordé, que par le peuple, qui ne doit être informé de ces choses que par l’intermédiaire du prêtre. Or, dans les autres oraisons qui se trouvent dans l’office de l’Église, amen exprime plutôt le sentiment du désir qu’une conclusion affirmative. Et c’est pour cela qu’alors il est convenablement prononcé par le peuple, qui désire avoir ce que le prêtre demande par ses prières dans ces oraisons. Cependant en cet endroit le prêtre dit amen à voix basse : Premièrement, pour marquer que le Seigneur veut que ceux qui le prient laissent ignorer qu’ils ont été exaucés, de peur qu’ensuite ils ne tombent dans la tiédeur. Secondement, parce que, s’il proférait à haute voix amen, mot qui affirme que l’oraison dominicale a été entendue de Dieu, on pourrait croire à la présomption et à une certaine ostentation de la part du prêtre.


CHAPITRE XLIX.
TROISIÈME PARTIE DE LA MESSE : DU SILENCE APRÈS L’ORAISON DOMINICALE.


I. La troisième partie de la messe commence à cette oraison : Libera nos, quœsumus, Domine, etc. ; ce Délivre-nous, Seigneur, nous t’en prions, etc. » Cette prière est appelée embolisme (embolismos), c’est-à-dire surabondance, répétition. Mais,