Page:Durand de Mende - Rational, vol 2, traduction Barthelemy, 1854.djvu/394

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tions, par les œuvres ; ou bien en l’honneur de la Trinité, ou à cause des trois ordres de fidèles qui sont dans l’Église, représentés par Noé, David et Job, dont Ezéchiel vit le salut assuré dans une vision. Dans la suite, de nombreuses adversités de plusieurs genres étant venues fondre sur l’Église, elle commença dans sa tribulation à crier vers le Seigneur : « Donne-nous la paix, » et c’est pour que ces cris soient plus facilement entendus, qu’elle les adresse à l’heure même de l’immolation. Cette variante ne diffère pas de la coutume où l’on était sous l’Ancien Testament de répéter deux fois : « Epargne, Seigneur, épargne ton peuple. » Et à la troisième fois on ajoutait cette variante : « Ne permets pas que ton héritage tombe dans l’opprobre. » Disons donc : « Aie pitié de nous » quant à l’ame, aie pitié de nous quant à la chair, et : « Donne-nous la paix, » sous les deux rapports de l’ame et du corps, afin que nous ayons la paix spirituelle du cœur et la paix temporelle du corps.

IV. Car il y a la paix des pécheurs et la paix des justes, la paix du temps et la paix de l’éternité, et voilà pourquoi on prie trois fois pour la paix pendant la messe, comme on l’a dit à la quatrième particule du canon, à ces paroles : diesque nostros, etc. Et, parce que Dieu ne donne la paix qu’à ceux dont il a pitié, c’est pourquoi on dit en dernier lieu : « Donne-nous la paix. » L’église de Latran ne dit jamais : « Donne-nous la paix, » pas plus que l’école des chantres ; et cela, d’après une ancienne coutume, comme on l’a vu. D’où il résulte qu’elle n’est ni valable, ni vraie, la raison de ceux qui prétendent que dans l’église de Latran on ne dit pas le da nobis pacem parce, que toutes les autres églises doivent recevoir la paix de celle-ci, qui passe pour avoir été consacrée la première, et qu’elle ne doit pas la recevoir des autres églises. Le Vendredi saint, on dit trois fois l’Agnus Dei avec miserere nobis, comme ont verra à cet article. À la messe pour les morts, on dit deux fois l’Agnus avec cette finale : dona eis requiem, et à la troisième fois on ajoute : sempiternam. Et on ne dit pas : dona nobis