Page:Durand de Mende - Rational, vol 2, traduction Barthelemy, 1854.djvu/416

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hâter de gagner la patrie par la pratique des bonnes œuvres, ce que nous pouvons faire rapidement, parce qu’on a adressé à Dieu le Père (missa est) une victime pour l’apaiser, victime qui a brisé l’enfer et rétabli l’entrée du paradis. Or, en disant : « Allez, la messe est dite, » le diacre se tourne vers le peuple, parce que nous nous adressons à ceux que nous voulons congédier. Nous nous tournons vers ceux à qui nous nous adressons, comme il arrive quand on dit : Dominus vobiscum, ou Orate, fratres, ainsi qu’on l’a dit au chapitre de l’Inclinaison du prêtre. Mais en disant : Benedicamus Domino, ou Requiescant in pace, ou bien Oremus, le prêtre ne se tourne pas vers le peuple, parce qu’il ne l’interpelle pas directement ; mais il tourne son visage vers l’orient et dirige son esprit vers Dieu.

VI. Lorsque le diacre a prononcé l’Ite, missa est, le clergé et le peuple, en actions de grâces, répondent : Deo gratias, « Rendons grâces à Dieu, » imitant les apôtres, qui, adorant Dieu, entrèrent à Jérusalem avec une grande joie, et, se dirigeant vers le temple, louaient Dieu et le bénissaient. En effet, comme certains auteurs l’assurent, Deo gratias est une interjection gratulatoire ou congratulatoire, et elle a été prise dans Esdras, non quant aux termes, mais quant au sens ; car le peuple d’Israël, délivré par Cyrus de sa captivité de Babylone et de retour à Jérusalem, rendit grâces à Dieu. Et les apôtres aussi, après l’ascension du Seigneur, retournèrent à Jérusalem en bénissant Dieu. C’est ainsi que nous-mêmes, après avoir reçu la dernière bénédiction, nous irons dans la céleste patrie où nous serons toujours en actions de grâces. De plus, les apôtres prêchaient, en disant : « Rendez grâces et priez sans interruption. » On peut dire encore que le prêtre, lorsqu’il entonne le Gloria in excelsis, symbolise l’ange qui annonça i aux bergers la joie ineffable causée par la naissance du Christ. Ite, missa est, désigne l’arrivée des bergers au lieu de la naissance du Christ, comme on le dira dans la préface t de la septième partie. Le chœur, en répondant : Deo gratias,