Page:Durand de Mende - Rational, vol 3, traduction Barthelemy, 1854.djvu/149

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joie cessent, excepté le Gloria Patri, comme on le dira au chapitre de la Septuagésime. On ne dit pas non plus le Gloria in excelsis Deo, chant qui fut célébré par les anges en signe de paix, quand la vérité sortit du sein de la terre et que la justice regarda du haut des cieux.

VII. L’Église représente l’époque du printemps ou de la rénovation depuis l’Avent jusqu’à la Nativité du Seigneur, par qui toutes choses ont été renouvelées. Aussi, pour désigner que les Pères de cette époque eurent quelques lumières mêlées de beaucoup d’obscurité, par rapport aux époques suivantes, elle chante les cantiques mineurs de l’allégresse, comme Gloria Patri et Alleluia ; mais elle supprime les majeurs, comme Gloria in excelsis, Te Deum laudamus et les autres, ainsi qu’on le dira en son lieu. Et comme le péché a régné à cette époque, non par ignorance, comme primitivement quand la mort du péché planait sur l’humanité, mais à cause de la faiblesse de la chair, c’est pourquoi on chante Alleluia, car ce temps se rapporte à celui de la loi mosaïque ; mais on supprime le Gloria in excelsis, qui est le signe de la paix et de la justice, que la loi fut impuissante à procurer.

VIII. L’Église célèbre l’époque de l’été et de la réconciliation ou du retour, à partir de l’octave de Pâques jusqu’à l’octave de la Pentecôte ; et, comme nous sommes réconciliés avec Dieu par l’Agneau pascal, nous chantons tous les cantiques de joie et multiplions presque à chaque mot les Alleluia, pour témoigner la joie que nous ressentons de notre résurrection. Cette époque désigne le temps de l’éternelle fidélité ; alors on chante le Gloria in excelsis, parce que, dans la résurrection, la justice, c’est-à-dire la charité, sera perfectionnée, et l’on jouira d’une paix surabondante. On chante deux Alleluia au dimanche in albis et aux autres dimanches de ce temps, et alors nous prions debout. Mais dans les féries particulières on ne chante pas le Gloria in excelsis, ni le double Alleluia, quoique l’on dise souvent Alleluia, comme on le marquera au cha-