Page:Durand de Mende - Rational, vol 3, traduction Barthelemy, 1854.djvu/154

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XV. Depuis la Septuagésime jusqu’au dimanche qui précède le dimanche des Rameaux, on fait des lectures tirées du Pentateuque ; car la Septuagésime désigne l’époque de notre captivité, l’époque de la peine et de la coulpe ; et, après cette captivité, nous devons d’une manière mystique retourner à Jérusalem, retour figuré jadis par les Hébreux sortant de la captivité de Babylone pour retourner dans leur patrie. Et, afin que ceux qui portent leurs vœux vers le ciel se ressouviennent de leur captivité, on commence par la création d’Adam, dès l’origine du monde ; puis on lit son expulsion du paradis, l’histoire du déluge ; comment Abraham sortit de son pays, et d’autres passages où l’on voit les travaux et les tribulations de ce monde, et de grands exemples de patience et de vertu, Et, de même que les Hébreux, conduits jadis en captivité à Babylone, restèrent plongés dans la tristesse presque jusqu’à la fin des soixante-dix années, puis se réjouirent quand ils reçurent la permission de rentrer dans leur patrie ; nous aussi, quoique nous ne le fassions pas complètement, nous gardons le silence et nous nous abstenons de chanter les cantiques de joie presque jusqu’à la fin des soixante-dix jours, c’est-à-dire pendant la Septuagésime, comme on l’a déjà dit ci-dessus et comme on le dira au chapitre du Temps de l’Avent. Cependant, quinze jours avant Pâques, on lit Jérémie, parce qu’il a parlé de la passion d’une manière plus claire et plus précise que les autres prophètes, et qu’en parlant de la passion qu’il devait subir lui-même, il a préfiguré la passion du Seigneur. Pendant quinze jours, à partir de l’octave de Pâques, ou, selon d’autres, depuis l’octave de Pâques jusqu’au quatrième dimanche après cette même fête, on lit et on chante des extraits de l’Apocalypse, à cause des mystères de la passion et de la résurrection qui furent révélés à Jean et prêchés par les apôtres. Dans l’Apocalypse, il est fait mention, en effet, de la nouvelle Jérusalem.

XVI. Ensuite, jusqu’à l’Ascension, on lit les épîtres canoni-