Page:Durand de Mende - Rational, vol 3, traduction Barthelemy, 1854.djvu/17

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régler l’office de l’Eglise. Jérôme connaissait quatre langues, l’hébreu, le grec, le chaldéen et le latin ; il obéit aux ordres du pape ; il régla donc le nombre des psaumes qui seraient chantés le dimanche, le lundi, le mardi, et ainsi de suite. Il fit de même pour les évangiles, les épîtres tirés de l’un et de l’autre Testament et qui sont lus dans l’Eglise, et organisa même le chant en grande partie. Il envoya à Rome un exemplaire de cet ouvrage, qui fut approuvé par le pape Damase, et dont l’observation fut ordonnée et recommandée à toutes les églises par l’autorité du même pape Damase. (C. de veter. jur. enu., L. Tanta.)

IV. Cependant, dans la suite le bienheureux Grégoire et le pape Gélase y ajoutèrent des oraisons et des chants, et ils adaptèrent des répons aux leçons et aux évangiles. Ambroise, Gélase et Grégoire intercallèrent dans la messe le chant des graduels, des traits et des alleluia. La plupart des autres docteurs de l’Eglise y ajoutèrent encore quelques autres choses. Car les saints Pères n’ont pas réglé tout d’une fois, mais à différentes époques, tout ce qui a rapport à la beauté de l’office. C’est ainsi que le commencement de la messe a trois variantes ; car autrefois on la commençait par une leçon, comme cela se pratique aujourd’hui le Samedi saint. Dans la suite, le pape Célestin ordonna de réciter les psaumes qui se trouvent à l’introït, et saint Grégoire régla l’introït avec le chant.

V. On lit dans la Vie du bienheureux Eugène, que dans le temps que l’office ambrosien était encore préféré dans l’Eglise à l’office grégorien, le pape Adrien convoqua un concile où il fut statué que l’office grégorien devrait être universellement observé ; et, pour arriver à ce but, l’empereur Charlemagne, par des menaces ou par des peines (suppliciis), contraignait tous les clercs des diverses provinces à brûler les livres de l’office ambrosien. Or, le bienheureux Eugène étant venu à un concile convoqué à ce sujet, trouva le concile déjà dissout depuis trois jours ; il engagea alors le pape à rappeler tous les prélats