Page:Durand de Mende - Rational, vol 3, traduction Barthelemy, 1854.djvu/190

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II. A la messe, l’introït appartient au second avènement : Gaudete in Domino semper, etc., « Réjouissez-vous sans cesse en notre Seigneur, réjouissez-vous, je le dis encore une fois » (aux Philippiens, c. iii), car l’Apôtre ne parle point du premier avènement, quand il dit : Dominus prope est, « Le Seigneur est proche, » mais du second avènement. C’est pourquoi il nous invite à la joie spirituelle, par laquelle nous attendons avec une ferme confiance les joies du second avènement ; c’est pour cela qu’il dit : « Réjouissez-vous sans cesse dans le Seigneur, » c’est-à-dire en attendant le second avènement ; et on répète Gaudete, parce que la joie spirituelle fait que nous supportons avec patience toutes les aspérités du monde, de telle sorte que rien ne peut arracher de notre cœur l’espérance des biens éternels ; et comme cette joie nous est si nécessaire, c’est pour cela qu’on répète Gaudete. C’est peut-être aussi à cause de la joie qu’éprouvent les saints à cause des deux avènements. C’est la modestie qui est la gardienne de cette joie ; c’est pourquoi suivent ces mots : Modestia vestra, etc. Cette joie, qui est la paix pour tous les saints, l’Église la souhaite à ses enfants, lorsqu’elle dit, dans le verset : Et pax Domini, quæ exsuperat omnem sensum, « Et la paix du Seigneur, qui est au-dessus de tout sens, » c’est-à-dire au-dessus du sens humain, parce qu’aucun homme ne peut avoir la jouissance complète de la paix dont il est fait mention dans la collecte Aurem tuam, quæsumus, Domine, qui s’entend de l’avènement du Christ dans notre cœur. Car après l’introït de l’Avent, le prêtre prie pour que le Seigneur éclaire par sa visite les ténèbres par lesquelles nous passons, lorsque l’on fait sur notre compte de faux jugements. L’épître Sic nos existimet homo, etc., qui est la première aux Corinthiens (c. iv), a trait au second avènement. D’autres églises disent l’épître Gaudete in Domino semper, qui est adressée aux Philippiens, (c. iv). Le premier répons, Qui sedes super Cherubim manifestare coram Ephraïm, « Toi qui es assis sur les