Page:Durand de Mende - Rational, vol 3, traduction Barthelemy, 1854.djvu/77

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doctrine des élus des trois temps ; à ces leçons on ajoute trois répons, pour marquer que tout ce que les élus ont enseigné dans les trois temps et tout ce que nous faisons dans les trois âges, nous le rapportons à la Trinité du Seigneur, et nous glorifions la Trinité dans la foi, l’espérance et la charité. Car répons vient de respondendo (en répondant). A cela on ajoute trois leçons, parce que Dieu a placé trois veilles, en disant : « S’il vient à la première, à la seconde, à la troisième, et qu’alors il vous trouve ainsi veillant, très-heureux sont ces serviteurs ! » Ces trois veilles désignent les trois âges, c’est-à-dire l’enfance, la jeunesse et la vieillesse, pendant lesquels, en veillant assidûment, nous devons louer le Seigneur.

XXIX. Et remarque que la psalmodie des trois nocturnes, tant du dimanche que des jours ordinaires, est appelée dieta[1] (régime). D’où on lit dans l’Exode (c. iii) : « Nous cheminerons pendant trois jours dans la solitude. » Ce fut Grégoire VII qui régla que le jour de Pâques jusqu’au samedi in albis, et le jour de la Pentecôte jusqu’au même samedi, on ne dirait aux nocturnes que trois psaumes et trois leçons ; que tous les autres jours, pendant toute l’année, quand il y a une solennité on dira neuf leçons ; mais que les autres jours, c’est-à-dire dans les fêtes, on dirait douze psaumes et trois leçons ; et que les jours de dimanches, excepté le dimanche de Pâques et de la Pentecôte, on dirait dix-huit psaumes et neuf leçons. Or, ceux qui chaque jour, excepté les semaines de Pâques et de la Pentecôte, ne disent que trois psaumes et trois leçons, n’agissent pas ainsi d’après la règle des saints Pères, mais par l'ennui que leur cause la règle véritable.

XXX. Quand les nocturnes sont achevés, on sonne les cloches et on chante le Te Deum à haute voix, pour marquer que

  1. Du Cange, verbo Dieta, 3, dit : « Dieta, Cursus Ecclesiae ordinarius, seu officiurn quod quotidie celebrari solet in matutinis horis. » — Jean Beleth (De Divin. Offic., cap. 21) : « In noctibus istorum dierum, qui solemnes non sunt, psalmi duodecim, quos vulgus dietam vocant, cum sex antiphonis canuntur, ac très lectiones totidemque responsaria recitantur. »