Page:Durand de Mende - Rational, vol 5, traduction Barthelemy, 1854.djvu/217

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méditer, ou bien de creuser et de aie livrer à une méditation approfondie. Or, l’esprit de l’homme, quand il est distrait par diverses occupations, devient évidemment moins capable de remplir chacune d’elles en particulier. C’est pourquoi, non-seulement je m’empresse d’implorer la bienveillance du lecteur, mais, de plus, je désire être l’objet d’une critique indépendante ; car je ne peux nier que beaucoup d’assertions de cet opuscule ne puissent être très-justement critiquées et blâmées sans aucune témérité (ix di., Negare). Que si l’on y trouve quelque chose à louer, qu’on l’attribue en tout à la divine grâce ; car toute faveur insigne et tout don parfait nous viennent d’en haut, descendant du Père des lumières (I q. ii, Quam pio). Si l’on y trouve quelque chose de répréhensible et d’incomplet et qui marque l’insuffisance, qu’on en rejette la faute sur la faiblesse humaine. Car le corps, qui est corrompu, accable l’ame, et cette enveloppe de terre écrase l’esprit, qui peut beaucoup de choses. Ce livre renferme, ou mes propres pensées, ou peut-être celles de ceux dont la plupart du temps je récite plutôt les sentences que je ne les approuve. J’ai recueilli laborieusement cet ouvrage, à l’exemple de la diligente abeille, tant des écrits contradictoires et des commentaires des autres, que de ceux que la grâce divine m’a suggérés elle-même ; et, appuyé sur la protection de Dieu, j’ai présenté cette doctrine qui renferme un doux nectar, comme un rayon de miel, à ceux qui veulent se livrer à l’étude des divins offices ; et, pour ce travail considérable, je n’attends des hommes d’autre récompense que le secours de leurs dévotes prières, pour obtenir le pardon de mes péchés auprès du plus miséricordieux des juges.


FIN DU HUITIÈME ET DERNIER LIVRE DU RATIONAL.