Page:Duranty - Les Combats de Françoise du Quesnoy.djvu/136

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Mlle Guay la trouvait transformée, à la fois inquiète, joyeuse et peu disposée à parler. Elle lui recommanda la prudence, et ne resta pas avec elle aussi longtemps qu’à l’ordinaire, lui disant en partant : « Je vois que l’amie Charlotte est un peu dans l’ombre maintenant, et que tu as une conversation secrète avec les êtres invisibles. »

— Pardonne-moi mon bonheur, lui répondit Françoise qui ne la retint pas.

Peu après la sortie de Charlotte, Allart vint.

— Vous trouvez une femme moins nerveuse qu’hier, lui dit-elle souriante ; vous êtes un grand médecin.

— Et vous êtes une grande fée ; j’ai là un talisman, reprit-il en lui montrant sa lettre.

— Eh bien, venez voir, ajouta Françoise. Et à son tour elle lui fit voir les siennes enfermées dans une boîte en laque à serrure. La boîte était dans un tiroir fermant à clef ; outre le rempart que formait la porte du meuble à écrire, elle était protégée aussi par une autre serrure : Le trésor est bien gardé. Pourvu qu’il s’accroisse !

— Oui, mais vous avez un autre secret. Vous ne voulez pas me dire ce qui vous attristait hier ?

— Je vous l’ai écrit.

— Le hasard, la cause extérieure dont vous me parliez ?

— Vous m’intimidez, reprit-elle, je vous ai tout dit. Cette cause, eh bien, c’était vous ! Vous tenez à m’arracher toute l’âme. Mais c’est moi qui ai beaucoup de questions à vous faire.

Elle lui demanda comment il se faisait qu’il avait