Page:Duranty - Les Combats de Françoise du Quesnoy.djvu/138

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vint un moment où elle ne put plus écrire, ni lire, ni rester en place, ni attendre. Elle aurait eu besoin de Charlotte. Le soir elle alla la chercher et l’emmena dans sa voiture. Et quand elle fut avec son amie, elle s’abîma dans ses songeries et ne trouva que peu de mots à lui dire, excepté lorsqu’à dix heures et demie elles revinrent à son hôtel.

Charlotte, avec une infinie bonté, se prêtait à cette situation d’esprit, bien qu’elle la trouvât un peu ennuyeuse et fatigante.

Puis, au moment où elle voulut se retirer, Françoise l’assaillit d’un long défilé d’éloges sur Allart, des joies d’une telle liaison, de sa beauté, de sa pureté. Elle aurait voulu voir une passion à Charlotte, qu’elle ne laissa partir qu’à minuit, ayant seulement conscience alors de la fatigue contre laquelle luttait Mlle Guay, que le grand air du soir endormait malgré elle.

Pendant tout ceci, Joachim avait écrit à Mme d’Archeranges : « Il y a un délicieux chalet à louer à deux lieues de N…, au bord d’un lac, un véritable nid pour une fauvette que vous connaissez bien. On trouve des chevaux tant qu’on en veut. Il y a une écurie qui peut en contenir trois. Je les y ai mis avec une jolie calèche et une voiture à deux places. Les routes sont sablées comme un jardin anglais.

« Tout cela est pour une de mes parentes, à qui l’air pur est recommandé. À deux autres lieues, s’il est nécessaire de paraître tout à fait venue pour de majeures raisons de santé, on boit des eaux excellentes pour les maladies du cœur. Vous louerez le tout, chalet, voitures