Page:Duranty - Les Combats de Françoise du Quesnoy.djvu/140

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ques conseils, puisque vous assurez quelquefois que vous en voulez beaucoup de moi. Je ne crois pas que vous ayez raison de vous cacher, de vous retirer du monde. Nous n’avons rien à montrer, partant rien à dissimuler.

Elle promit de ne pas abandonner le monde, sembla s’y distraire pendant quelque temps, puis parut vouloir rester absolument encore dans cette vie d’esprit à deux où elle s’absorbait, ne pensant ni au delà ni en deçà. Il n’était jamais plus question de M. du Quesnoy, ni du passé, ni de l’avenir. Elle avait reçu une courte lettre de son mari lui annonçant son installation et ses travaux. À peine savait-elle ce qu’il y avait dedans.

Du reste, c’était le moment où tout le monde allait partir pour la campagne ; les réceptions étaient finies partout. Françoise restait chez elle avec délices.

Elle ne se doutait pas qu’on s’occupait beaucoup d’elle ; que Rose, avant son départ, la vicomtesse et le marquis avaient travaillé contre elle.

En effet, Allart eut, sur ces entrefaites, avec un de ses amis, un entretien qui le surprit et l’inquiéta.

Cet ami était un officier d’artillerie, nommé Noualhès, beau et élégant garçon qu’Allart avait présenté chez Mme Desgraves. Peu à peu Noualhès, introduit de là successivement dans diverses maisons, avait fini par s’entendre très bien avec la vicomtesse. Allart le savait, mais n’y avait point fait beaucoup attention.

Ils se trouvèrent un matin ensemble dans un café où ils déjeunaient quelquefois.

— Eh bien, demanda l’officier à Allart, vous voilà