Page:Duranty - Les Combats de Françoise du Quesnoy.djvu/145

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L’ennui, la mélancolie même devant le ciel le plus radieux, l’angoisse, des envies de pleurer à tout moment la prirent, comme si un malheur devait arriver. Puis bientôt la cause de ces sensations se précisa. Cet amour lui parut vide aussi, et quelque chose de morne le couvrait. Au delà, des visions éblouissantes l’attiraient, puis étaient remplacées par d’autres figures sombres qui apportaient la terreur. Mais au moins ce pays imaginaire était peuplé, plein de mouvement, c’était là qu’il fallait s’élancer. Les périls, mais les ravissements tendaient leurs bras pleins d’appels ou de menaces… et sur le seuil, se tenait haletante, Françoise, tour à tour prête à y poser le pied ou reculant.

Mme du Quesnoy se cramponnait à n’importe quel appui pour ne pas se laisser emporter.

Elle mettait Mlle Guay en tiers le plus souvent possible. Allart le lui reprocha un peu. Elle songea à Charles, peut-être balancerait-il l’influence de Philippe, si elle pouvait s’alléger, par une amitié active envers le frère de Rose, du besoin d’aimer qui chargeait et gonflait son cœur. Ressource bizarre à peine claire pour elle.

Puis Mlle Guay la fatigua ; elle cessa aussi de sortir de chez elle. Elle refusa sa porte deux ou trois fois à Allart. Elle en fut mortellement triste bientôt. L’agitation du caprice la soulageait un peu ; elle le pria d’aller voir Charles de sa part. Elle était étonnée et inquiète de ne plus en entendre parler.

Allart demanda dans la maison de Mme d’Archeranges l’adresse du jeune homme.