Le matin de ce jour important pour Allart, M. du Quesnoy eut à son tour la visite de M. Niflart.
— Eurêka ! avait crié celui-ci dès la porte, et ils se livrèrent à de grandes effusions. L’homme d’affaires au visage pâle et aigu avait déniché un brave gros homme, grand propriétaire dont la tête se montait promptement au tambour des grandes entreprises. Niflart lui-même possédait une véritable éloquence quand il s’agissait de préparer un plan. Il s’en grisait et savait échauffer les autres. L’homme qu’il avait découvert était à la tête d’immenses terrains dans un pays pauvre et mal cultivé.
Ces terrains contenaient les plus précieuses ressources, des mines, des bois d’exploitation, ils étaient propres à toutes les cultures et à diverses industries. Y faire passer un chemin de fer et ils étaient vivifiés, assainis, peuplés, fertilisés, l’or en jaillissait à flots ! Il ne fallait qu’une chose, ce chemin de fer. Avec le crédit bien connu de la belle-mère de Joachim, femme d’un homme important qui aurait été ministre sans sa paralysie, femme de tête par excellence ayant su conserver les plus puissantes relations, tout était facile, sûr même.
Et c’était un projet philanthropique, généreux, grand, une conquête de la civilisation sur la barbarie, et Popeland donnerait tout ce qu’on voudrait ; et Ninart tint M. du Quesnoy presque haletant pendant qu’il lui développait ses combinaisons, la perspective d’avoir de l’argent bientôt, dont on se servirait en attendant. Mais le point le plus curieux de la conversation