Page:Duranty - Les Combats de Françoise du Quesnoy.djvu/172

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que toujours de parler de l’amour, et le caressait des plus douces, des plus dérivantes flatteries, il pensait que tout était pour le mieux de suivre ce train. La plupart du temps il en sortait aveuglé, accablé, se disant qu’il était le plus niais des hommes, et elle, la plus insensible des femmes, et qu’il n’avait qu’à casser la tête à Joachim ou à se la faire casser par lui.

Mme Desgraves l’avertit que l’on glosait beaucoup sur leur compte, que Françoise se compromettait en se retirant. Il fut assez sec, déclara que Mme du Quesnoy se retirait parce qu’elle était souffrante, qu’il l’avait fort peu vue, et que d’ailleurs on perdait son temps à lui faire la cour.

— Vous avez une chance bien contraire, répondit Mme Desgraves, vous ne recueillez que les inconvénients de cette liaison.

Cela lui inspira le projet presque sérieux d’enlever Françoise. Il en calcula tous les détails. Mais il était toujours arrêté par l’inébranlable rempart de son respect pour la réputation de Mme du Quesnoy, réputation qu’il ne s’apercevait pas être si entamée que le disait sa vieille amie.

Charlotte, seule, se trouvait souvent avec eux. Sa présence leur était utile. Elle les distrayait et empêchait surtout les sensations douloureuses que faisait naître toute pensée trop proche de l’amour.

Ayant eu une occasion d’être seul un moment avec Mlle Guay : Quelle personne adorable ! s’écria Allart.

— Mais ne vous fait-elle pas un peu souffrir ? demanda Charlotte curieuse.