Page:Duranty - Les Combats de Françoise du Quesnoy.djvu/187

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— Non, je vais prendre congé du prince plus tôt que je ne comptais, voilà tout !

— Il y a grand dîner encore aujourd’hui. Je me préparais, dit-elle, en montrant ses toilettes de la main.

Il tourna la tête vers la fenêtre, indigné, se retirant de l’entretien.

— Ruiné, c’est terrible ajouta Rose en secouant une dentelle, votre femme va probablement être enchantée !

Les doigts de Joachim se crispèrent. Il haussa de nouveau les épaules sans cesser de tourner la tête.

— Voyons, reprit-elle en s’approchant et après avoir repoussé les étoffes, en personne qui renonce avec peine à ses plus chères préoccupations, comment cela vous est-il arrivé ?

— Vous prenez tant d’intérêt à moi qu’il est bien inutile de vous le dire. Je vous ennuierais !

— Non, je terminais ma revue. Cette couturière ne me contente pas trop. Je suis toute à vous.

— Et moi je ne suis pas à vous. Je vous connais maintenant, vous êtes d’une froideur odieuse, vous vous êtes servi de moi pour venir faire vos coquetteries ici. J’ai vu tous vos manèges.

— Oh ! c’est vous qui m’y avez appelée. Tantôt vous venez m’étourdir de vos supériorités et de vos grandeurs futures, maintenant vous venez geindre, et il faut toujours être à votre température.

Eh bien, si vous êtes ruiné, vous serez un peu moins vain de vos mérites.

— Ah ! vous êtes à la température de ma fortune ! dit-il avec colère.