Page:Duranty - Les Combats de Françoise du Quesnoy.djvu/20

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— Le despotisme, le caprice féminin, ferait qu’elle refuserait.

— Et aucune influence ne pourrait la décider ? continua Niflart qui se disait : Ces gens ont tout entre les mains et ne savent pas s’en servir.

— Je n’en connais aucune, répondit Joachim… On ne peut l’y contraindre.

— L’y contraindre, non, mais l’y amener ! Voilà à quoi, vous, qui êtes un esprit très fin, vous devriez vous appliquer… Niflart tira sa montre… Pardon pour mes indiscrétions, ajouta-t-il, mais puisque nous devons nous considérer comme associés, il était nécessaire d’examiner toutes les possibilités dont nous disposons… Je vous quitte, très heureux, très reconnaissant de ce bon entretien de ce matin, qui a créé entre nous une véritable fraternité, dont je suis très honoré.

— À ce soir, répondit Joachim, toujours en lui pressant les mains, et comme un homme dont le cœur trop gonflé ne peut laisser échapper d’expressions assez fortes, assez complètes…

Comme M. du Quesnoy reconduisait Niflart, Françoise traversait le même salon et les rencontra. Niflart la salua avec une politesse tout à fait obséquieuse, et dit :

— J’ai l’honneur de présenter mes respects à madame du Quesnoy.

Elle le salua et passa sans répondre.

— M. Niflart vous parle, ma chère amie, dit sèchement Joachim, fâché que son ami ne fût pas mieux accueilli.