chim et faisait ressortir le caractère bas et mauvais de sa physionomie.
Cet homme, ainsi marqué au coin des instincts vils et mangeant avec avidité, cela formait un accord grossier. Il lui parut plus déplaisant que jamais, affreux même.
— Me voilà, dit-il d’un air à demi attristé.
— Il y a donc longtemps que vous êtes arrivé ?
— Quelques heures.
— Vous auriez dû me faire réveiller.
— Pourquoi vous déranger ?
— Nous avons à parler de choses graves.
— Oh ! vous me laisserez bien un instant de repos ! Je suis bien fatigué et ai besoin de me remettre.
— Alors j’attendrai chez moi que vous soyez disposé à vous expliquer, dit-elle avec raideur.
Françoise se retira aussitôt.
Il lui semblait que Joachim ne s’était pas absenté, que trois mois ne s’étaient point écoulés et qu’ils reprenaient un entretien de la veille. Rien n’avait été changé. C’était bien ainsi qu’ils étaient habitués à se parler : la même froideur, la même hostilité. Elle rentrait dans sa vie ordinaire après un songe.
— Voilà donc comme je suis accueilli s’était dit Joachim avec colère. C’est bien cela, quelqu’un la préoccupe.
Mais il avait de plus pressants soucis que de vérifier des soupçons : ses visites, les agents de change, le ministère. Il vint entr’ouvrir la porte de la chambre de sa femme, et, du seuil, le chapeau sur la tête, lui dit :