Page:Duranty - Les Combats de Françoise du Quesnoy.djvu/22

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Quoi de plus fatigant et de plus irritant que de ne pouvoir lui faire concevoir ses erreurs ?

Françoise s’arrêta pensive.

— Je lui dois encore un nouveau désagrément. Un monsieur de Meximiers me poursuit et m’obsède. Il me forcera à me fâcher. Son intention est ridicule et basse. Tous ces hommes sont odieux. C’est un ancien ami de M. du Quesnoy.

M. du Quesnoy s’est mal conduit envers lui. Ils devaient partager un bénéfice… de l’argent gagné au jeu ou à la Bourse. M. du Quesnoy a gardé presque tout, prétendant que l’autre n’avait strictement droit qu’à une toute petite somme… Il y a déjà près d’un an de cela. J’ai vainement essayé de faire revenir M. du Quesnoy sur une détermination dangereuse et peu convenable. Il m’a répondu de son ton léger et sentencieux qu’il valait mieux contrarier tout à fait les gens que les contenter à demi. Maintenant ce M. de Meximiers veut me compromettre…

— Comment le sais-tu ? demanda naïvement Charlotte…, il peut être sincère…

— Eh ! que m’importerait la sincérité d’un homme que je ne puis estimer.

— Ah ! dit Charlotte, il est bien fâcheux que nous ayons été tellement trompées. Joachim était si aimable… qui aurait cru à une comédie ? Mais, ajouta-t-elle avec une vivacité décidée, pourquoi ne pas te consoler ?… je ne parle pas de M. de Meximiers… En vérité, une femme a bien tous les droits…