Page:Duranty - Les Combats de Françoise du Quesnoy.djvu/228

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— Je vous serais bien obligé de m’épargner une toux qui me prend toujours lorsqu’on fume.

Joachim fit un petit mouvement sec de tête, jeta le cigare et resta absorbé dans sa lecture. Le notaire et le jeune clerc se regardèrent. M. Blanchart haussa un peu les épaules.

Françoise ne tarda pas du reste à rentrer. Elle avait trouvé dans son petit salon Charlotte assez effarée. Mlle  Guay lui dit :

— Voilà deux jours que ce pauvre Allart vient chez moi attendre de tes nouvelles. Il est sens dessus dessous, très inquiet ; il ne peut rester en place. Il m’a tant pressée que je me suis décidée à venir.

— Nous sommes dans des affaires très compliquées, nous n’avons pas un instant à nous. Fais-lui dire que je lui écrirai probablement ce soir, et qu’il ne s’impatiente pas.

— Il ne t’est rien arrivé de désagréable ? demanda Charlotte qui lui voyait la figure un peu fatiguée et soucieuse. Il est chez moi et va m’accabler de questions.

— Nullement ; dis-lui que dans deux ou trois jours je serai libre. Du reste, je lui écris ce soir, tu peux l’en assurer. Je t’adresserai la lettre. Adieu, je suis avec mon notaire.

Quelle est cette visite si pressée de Mlle  Guay ? pensait Joachim ; elle est la confidente des intrigues. Nous règlerons aussi cette dette-là.

Allart, assailli de fantômes, attendait en effet Charlotte chez elle.