Page:Duranty - Les Combats de Françoise du Quesnoy.djvu/312

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— Oui, dit-il, je n’ai plus qu’à m’enfouir au fond d’une province ou sur quelque côte déserte.

— Oh ! nous vous ramènerions bientôt à Paris.

— Je suis bien affecté d’être contraint de mêler aux souffrances du cœur, de pénibles détails matériels. Les saintes douleurs d’une mère devraient seules appeler mon intérêt et…

— Vous êtes trop bon, mon cher fils, je suis courageuse.

— Une chose me préoccupe. Ne croyez-vous pas que celle qui était ma femme demandera une séparation ?

— Oh ! mais vous seul en avez le droit, et je vous supplie de ne pas l’exercer. Étouffons le bruit déjà si retentissant de ce déshonneur. Qu’elle s’ensevelisse dans l’oubli !

— Pas une obole de ses revenus ne touchera désormais mes mains ! reprit Joachim d’un ton noble. Il est vrai, ajouta-t-il plein d’amère satire, qu’un peu plus tard elle sera très riche. Malgré vous, vous êtes forcée de la récompenser et de lui laisser votre fortune, comme à sa sœur, si honorable !… Et elle insultera à ma médiocrité.

— Mais vous ne resterez pas pauvre ! s’écria-t-elle.

— Ah ! fit-il avec découragement.

— Nous vous remonterons, dit-elle, nous ne vous laisserons pas.

Il lui avait jeté un certain trouble dans les idées. Ses principes de justice, adroitement choqués par Joachim, se débattaient entre ces deux termes opposés : le devoir