Page:Duranty - Les Combats de Françoise du Quesnoy.djvu/33

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— Ce sera donc toujours la même chose ! s’écria-t-il avec un regard menaçant jeté vers Joachim. Rose resta interdite. Elle et M. du Quesnoy n’avaient jamais supposé que Charles pût se permettre de voir ce qui se passait entre eux et encore moins de devenir gênant.

— Qu’est-ce que c’est, monsieur Charles, dit vivement Joachim en allant à lui comme un maître prêt à punir un écolier, qu’est-ce que c’est ? Vous vous permettez de manquer de respect à votre sœur !

Charles pâlit, ses yeux pleins d’irritation étaient attachés à ceux de M. du Quesnoy.

— Fais-moi le plaisir de partir, dit violemment Rose, je ne veux pas de grossièretés de collégien ici.

Charles était secoué comme un jeune arbre que tord un grand vent. Il tourna sur lui-même et partit sans mot dire, mais il ferma successivement les portes derrière lui avec un fracas épouvantable.

— Que signifie l’incartade de ce morveux, dit M. du Quesnoy avec humeur, je le trouve toujours ici. Pourquoi ne le mettez-vous pas à demeure chez un professeur ?

— Il vient rarement, mais vous vous rencontrez toujours avec lui.

— Je finirai par être obligé de lui tirer les oreilles.

— Il va bientôt terminer ses études. Je ne saurai plus qu’en faire.

— Que ne le mettez vous à Saint-Cyr ou dans la marine ? vous n’auriez plus à vous en occuper. C’est fort ennuyeux pour vous que la charge de ce grand