Page:Duranty - Les Combats de Françoise du Quesnoy.djvu/350

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Ayant rencontré le jeune banquier avec lequel il avait dîné lors de son retour de N… et ayant passé une soirée avec lui dans le monde des filles, il s’y jeta à corps perdu, se disant que, puisque tout était vain ou contraire, il devait arracher de son cerveau tant de troublantes préoccupations et se rassasier de plaisirs ; et que toute cette racaille, contre qui il avait usé ses forces jusque-là, était une risible matière à retenir un homme comme lui.

Comme il était sur le penchant de ces dispositions, un heurt inattendu l’y fit glisser plus vite. Un jeune aspirant de marine entra un matin chez lui avec deux autres messieurs.

— Vous me reconnaissez ? demanda l’officier.

Charles de Bertiny avait un peu de barbe et de légères moustaches, de sorte que Joachim avait hésité un moment à mettre le nom sur cette figure.

— Oui, monsieur Charles ! répondit-il en fronçant le sourcil.

Il devinait ce que voulait le jeune homme.

— Vous m’aviez refusé une réparation, reprit Charles, il y a déjà plusieurs mois, après m’avoir outragé…

— Encore un duel ! s’écria Joachim du ton de quelqu’un qui trouve la réclamation exorbitante. Je me suis assez battu ! Bonjour !

Et pour punir Charles en même temps, il profita de la présence des deux amis du jeune marin :

— Vous venez, reprit-il, pour votre sœur, mais je ne la connais plus, moi, je ne sais où elle est, nous ne