habileté absolue. Des bougies venaient de tomber. Au lieu de sonner un domestique :
— Tenez, Charles, dit-il, rendez-vous donc utile, c’est de votre âge ; remettez-donc ces bougies, mon cher ami.
Mme du Quesnoy avait contemplé Charles très attentivement depuis un moment. Étonnée des mouvements que trahissait sa physionomie, étonnée de cette physionomie même où elle voyait par instants des accents virils se montrer, et sans comprendre ce qui agitait le jeune homme, mais le devinant troublé, froissé par de secrètes et vives sensations, sentant l’âpreté déguisée sous l’affectation familière de Joachim, reconnaissant à celui-ci une allure contrainte qu’elle lui avait vue si souvent vis-à-vis elle-même quand il feignait l’insouciance et la plaisanterie, elle vint au secours de Charles, en sonnant et en laissant tomber son mouchoir.
Charles le ramassa avec une lenteur calculée. Il serait tombé de reconnaissance aux genoux de Mme du Quesnoy, et même il accomplit secrètement un petit acte d’adoration, en restant courbé plus longtemps qu’il ne fallait strictement. Pendant ce temps, le domestique était entré et avait fait ce que Joachim demandait à Charles.
Mais M. du Quesnoy était plein de colère. Il fut frappé vivement par l’action de Françoise qui lui parut extraordinaire. Pourquoi agissait-elle ainsi ? Pourquoi cette amitié pour Charles ? Les fleurs de la jardinière, l’arrivée du jeune homme avant l’heure ordi-