Page:Duranty - Les Combats de Françoise du Quesnoy.djvu/57

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heureux. Ma sœur… en l’absence de mon beau-frère, cela me regarde… Notre honneur est atteint.

Françoise ne pouvait que penser comme lui, et l’intervention d’un homme décidé à châtier ceux par qui elle était insultée lui aurait fait un grand plaisir. Mais celui-ci était si jeune pour se croire revêtu de tant d’importance, qu’elle eut envie de sourire.

Il le devina.

— C’est une honte qui me frappe, s’écria-t-il, je souffre de mon air d’extrême jeunesse. Mais si je ne me détermine pas à montrer que cette apparence est trompeuse, jusqu’à quand en abusera-t-on ? Et puis, M. du Quesnoy est un être méprisable…

— Charles ! dit Mme du Quesnoy avec sévérité.

— Il se conduit indignement envers vous, reprit Charles naïvement.

— Mais ce ne serait pas une raison, dit-elle, une raison pour vous de parler…

Françoise était pleine de reconnaissance pour Charles, mais elle craignit de trop l’encourager.

— Peut-être ! avait répondu Charles avec un air sombre.

— Je vous remercie de votre amitié, dit Mme du Quesnoy, mais vous vous exagérez mon malheur, mon pauvre enfant. Ma vie n’est pas si triste que vous l’imaginez… Je n’ai pas besoin de chevalier.

Il la regarda avec surprise.

— Je sais que vous ne vous plaindrez jamais ! s’écria-t-il.