Page:Duranty - Les Combats de Françoise du Quesnoy.djvu/59

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prie, n’en parlez jamais à personne comme vous le faites ce soir.

— Ah ! reprit Charles, c’est bien l’indignité de M. du Quesnoy de ne pas vous aimer. Tout le monde le sait. Mais vous, vous êtes trop généreuse. C’est encore apparemment un de vos défauts aux yeux du monde.

— Je ne mérite pas tant d’enthousiasme. Les hommes ont tort de s’occuper tant des femmes. Ils ont des sujets plus intéressants. Parlez-moi de vos projets d’avenir, plutôt.

— Je vous ai contrariée ? demanda-t-il humblement.

— Non, vous avez l’esprit trop délicat et trop élevé ; mais le calme vous manque…

Charles était plongé dans l’attendrissement et les délices.

Mais quelques personnes survinrent, et l’entretien fut interrompu. Peu à peu le salon commença à se remplir. M. du Quesnoy rentra avec les deux spéculateurs, tous paraissant fort contents.

On avait souvent reproché à Françoise, après avoir reçu parfaitement tout son monde, de prendre, au milieu de la soirée, un air de lassitude, de froideur et d’ennui. Ce soir-là, son animation ne devait pas tomber.

Voyant autour d’elle plus de jeunes femmes et de jeunes filles qu’elle n’avait compté en avoir, elle eut l’idée de faire danser au piano.

L’entrée du marquis de Bejar, celui qui avait gagné les 80,000 francs à son mari, et de quelques autres joueurs, la décida surtout, malgré Joachim dont cela