Page:Duranty - Les Combats de Françoise du Quesnoy.djvu/9

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— Oui ! répliqua le jeune homme, dont le visage touchait presque entièrement au livre.

— Je vous ennuie peut-être beaucoup, reprit Philippe ; mais je ne suis plus du tout au courant des choses à Paris… Y a-t-il longtemps qu’elle est mariée ?

— Quatre ans !… lui fut-il répondu avec la même détresse.

Allart ne s’inquiétait plus de son voisin. Il était maintenant ému, troublé à son tour. Eh quoi ! il retrouvait maintenant pâle, triste, sévère et froide, du moins tel était l’aspect de la physionomie, cette jeune fille qu’il avait connue souriante, fraîche !

Et il y avait quelque raison pour qu’il fût ému. Françoise Guyons avait joué, sans le savoir, un rôle dans la vie d’Allart. Peu avant son départ pour son grand voyage, et bien qu’il l’eût encore rencontrée peu de fois, elle l’avait extrêmement frappé, et il avait songé souvent à demander la main de cette jeune fille qui lui plaisait.

Des circonstances particulières l’obligèrent à entreprendre son voyage en Asie, mais une image qui ne s’effaça point, resta dans ses yeux et dans son cœur, à l’insu, du reste, de Mlle Guyons.

Allart ne tarda pas à se renseigner auprès de Mme Desgraves, et il sut que les deux autres jeunes femmes qu’il avait remarquées auprès de Mme du Quesnoy étaient l’une la vicomtesse Ballot, propre belle-sœur de cette dernière, et l’autre Mme d’Archeranges, amie intime de la vicomtesse et sœur de ce jeune homme qu’il avait questionné.