Page:Duret - Critique d’avant-garde, 1885.djvu/137

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mais ils ne pénètrent guère mieux la valeur intrinsèque de la peinture en soi. Cependant, après leur mort, les artistes sont jugés par un public très différent de celui qui leur distribuait le blâme ou les louanges de leur vivant. La foule, les nombreux critiques du journalisme absorbés par les nouveautés qui surgissent au jour le jour, ont perdu de vue leurs œuvres qui, désormais, relèvent des seuls connaisseurs, amateurs, collectionneurs laissés à eux-mêmes. Or, ceux-ci, dont les arrêts à la longue prévalent et s’imposent définitivement, jugent d’un point de vue tout opposé à celui de la foule et des hommes de lettres. A leurs yeux, la qualité intrinsèque de la peinture en soi domine tout, dans l’œuvre d’un peintre, et le sujet, qui décidait à peu près seul des préférences des autres, n’est plus qu’un accessoire. Les connaisseurs sont