Page:Duret - Critique d’avant-garde, 1885.djvu/272

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

une, celle qui nous donne une vue générale de Venise. Un petit nombre de traits horizontaux figurent de l’eau et servent à rejeter, dans un immense lointain, le rivage, la ville et ses monuments, simplement marqués, au milieu du papier, par quelques lignes dentelées. Jamais on ne s’est essayé à tant rendre avec si peu de travail apparent et des moyens si simples. Mais comme cette eau-forte reproduit l’impression qu’on se rappelle avoir soi-même éprouvée à l’aspect de Venise ! Comme c’est bien là une ville à fleur d’eau qui, de loin, semble une apparition prête à rentrer sous la mer ! Les pastels, qui accompagnent les eaux-fortes, donnent à l’œil la gamme de couleurs qui manque aux œuvres gravées ; autant le trait était délicat et vrai tout à l’heure, autant le ton et le coloris le sont à présent.


Gazette des Beaux-Arts, avril 1881.