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Page:Duret - Critique d’avant-garde, 1885.djvu/83

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dans les nuages, le coloris vibrant des fleurs et les reflets diaprés du feuillage aux rayons d’un soleil ardent, ont été saisis par lui dans toute leur vérité. Peignant le paysage non plus seulement dans ce qu’il a d’immobile et de permanent, mais encore sous les aspects fugitifs que les accidents de l’atmosphère lui donnent, Monet transmet de la scène vue une sensation singulièrement vive et saisissante. Ses toiles communiquent bien réellement des impressions ; on peut dire que ses neiges donnent froid et que ses tableaux de pleine lumière chauffent et ensoleillent.

Monet est peu attiré par les scènes rustiques ; vous ne verrez guère dans ses toiles de champs agrestes, vous n’y découvrirez point de bœufs ou de moutons, encore moins de paysans. Il se sent surtout porté vers la nature ornée et les scènes urbaines,