bilité forme depuis longtemps son caractère distinctif. Mise en contraste avec le rapide mouvement de transformation de l’Europe, cette immobilité a paru un fait si extraordinaire qu’on a presque fini par le considérer comme inexplicable. On revient cependant de cette impression, si on l’a jamais eue, à mesure qu’on essaye de pénétrer dans la connaissance de la Chine. On en arrive alors à penser que l’immobilité, loin d’être une propriété absolue de l’esprit chinois, n’est due avant tout qu’à des particularités d’organisation qui, si elles s’étaient retrouvées chez d’autres peuples, auraient bien pu y produire un résultat analogue. Partant de ce point de vue, deux faits saillants de l’organisation chinoise, en dehors du mécanisme purement politique, semblent donner raison d’une manière suffisante de la fixité et de l’immobilité de la Chine : la mise à part par les examens d’une classe de lettrés dans laquelle on prend les fonctionnaires publics ; et le fond de la morale et de la philosophie, depuis longtemps régnantes, qui donne aux ancêtres vis-à-vis des enfants, c’est-à-dire aux générations passées vis-à-vis des nouvelles, une position qu’elles n’occupent nulle part ailleurs.
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