Page:Duret - Voyage en Asie.djvu/225

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

l’avant et à l’arrière en guise de capote. Ainsi recouvert, l’intérieur forme une sorte de couloir où l’on est à l’abri des atteintes du terrible soleil et aussi de la pluie. Là, le jour, on repose, on lit, on rêve :

Car que faire en un gîte, à moins que l’on ne songe ?

La nuit, on y fait son lit. Je ne me figure en effet notre charrette couverte que comme un gîte ou un logis. C’est la première idée qu’elle éveille. Quant à y voir tout d’abord l’agent de locomotion, il n’y faut point penser ; chaque jour elle roule si peu, et ce peu si lentement ! Quatre kilomètres à l’heure constituent notre maximum de vitesse. C’est probablement là le seul moyen de transport qu’on ait jamais trouvé pour aller moins vite qu’à pied.

Nous arrivons à Damboul après trois jours de marche, ayant fait soixante-dix kilomètres du pas de nos bœufs. À Damboul s’élève un roc de quatre à cinq cents pieds de haut, dont le sommet dépouillé est noirci par le temps. Aux trois quarts environ de la hauteur, sous une saillie, on trouve enfoncés dans la masse rocheuse des temples bouddhistes fort anciens. Il y a là un grand nombre de Bouddhas