Page:Duret - Voyage en Asie.djvu/24

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d’industrie de luxe, boutiques de sabres à poignée ciselée, de pipes, d’étuis à tabac, de porcelaine. Là se vendent les objets délicats et artistiques, qui pour le Japonais sont d’un usage usuel. Au Nipon-bachi, nous entrons dans le quartier des grands approvisionnements, quelque chose comme le quartier des Halles ; bachi veut dire pont, aussi est-ce d’un pont qu’il s’agit. Les bateaux pêcheurs venant de la mer remontent la rivière jusqu’au pont ; ils s’amarrent, pressés en doubles files, en face d’une longue rangée de cabanes de bois. C’est là le marché d’où le poisson déborde sur la ville, et ce qui passe par là de poisson est fabuleux.

Yedo était le séjour préféré des taïcoims ; ils y vivaient, ils y étaient ensevelis. C’est à eux que la ville a dû de grandir et de devenir ce que nous la voyons. Aussi à Yedo les constructions élevées par les taïcouns, palais, temples et tombeaux, tiennent-elles le premier rang parmi les monuments.

L’ancien château fort des taïcouns, le Shiro, occupe, avec sa triple enceinte de murailles, tout le milieu de Yedo. Le tour extérieur de la seconde enceinte passe pour la plus belle promenade que l’on puisse faire dans la ville. La muraille que l’on côtoie