Page:Duret - Voyage en Asie.djvu/27

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Les princes féodaux ou daïmios du japon, obligés de vivre une moitié de l’année auprès du taïcoun, avaient chacun, à Yedo, leurs yashkis. Ces yashkis, au nombre de plusieurs centaines, couvrent une partie de la ville. Suivant l’importance du daïmio, la yashki était plus ou moins grandc, mais au fond, l’agencement des lieux était toujours le même. Au centre, la demeure du daïmio, une grande maison entourée de cours et de jardins, le tout séparé de la rue par des constructions en bois formant rectangle ou carré et servant à loger les samouraï et les serviteurs du daïmio. Ces constructions basses, uniformément peintes en noir, ouvrant sur la cour intérieure et tournant le dos à la rue, sont certainement un des traits de Yedo, mais en même temps un des traits les plus tristes, car dans les quartiers où dominent les yashkis on est en pleine solitude. Les yashkis sont aujourd’hui presque toutes abandonnées ; elles tombent en délabrement, ou sont détruites pour faire place à de nouvelles constructions. Yedo ne pourra que gagner à leur disparition.

Après avoir donné aux monuments des princes de Yedo l’attention qu’ils méritent, nous nous remettons à la poursuite des aspects saisissants de la