bre. Les femmes se tiennent à la maison, dans un état de réserve et d’effacement qui les fait presque disparaître de la rue. Ainsi l’exigent les bienséances. On ne voit donc guère en public que les femmes du peuple et de cette classe que les nécessités de la vie obligent à vaquer au soin des affaires de la famille. Les femmes chinoises que l’on rencontre font du reste une singulière figure avec leurs petits pieds ; elles paraissent absolument estropiées. Les pauvrettes se meuvent d’un pas chancelant et incertain ; on dirait, à les voir, qu’elles marchent sur des noix ; elles sont obligées de recourir à leurs bras pour se tenir en équilibre, et en marchant elles les tiennent étendus dans un état de balancement continu.
Après une promenade prolongée dans les rues de Vou-Tchang, nous allons chercher dans la campagne un air pur qui nous remette des miasmes de la ville. Sur le sentier que nous suivons, nous rencontrons d’honnêtes citadins passant dans le repos les fêtes du jour de l’an chinois. De droite et de gauche, nous les voyons dans de rustiques maisons de thé, occupés à boire du thé et à croquer des pois et des pépins de pastèques rôtis. On ne saurait