Page:Durkheim - Éducation et sociologie.djvu/134

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c’est à la psychologie et, plus spécialement, à la psychologie infantile qu’il appartient de résoudre ces questions. Si donc elle est incompétente pour fixer la fin, ou plutôt les fins de l’éducation, il n’est pas douteux qu’elle n’ait un rôle utile à jouer dans la constitution des méthodes. Même, comme aucune méthode ne peut s’appliquer de la même manière aux différents enfants, c’est encore la psychologie qui devrait nous aider à nous reconnaître au milieu de la diversité des intelligences et des caractères. On sait malheureusement que nous sommes encore loin du moment où elle sera vraiment en état de satisfaire à ce desideratum.

Il ne saurait donc être question de méconnaître les services que peut rendre à la pédagogie la science de l’individu, et nous saurons lui faire sa part. Et cependant, même dans ce cercle de problèmes où elle peut utilement éclairer le pédagogue, il s’en faut qu’elle puisse se passer du concours de la sociologie.

D’abord, parce que les fins de l’éducation sont sociales, les moyens par lesquels ces fins peuvent être atteintes doivent nécessairement avoir le même caractère. Et, en effet, parmi toutes les institutions pédagogiques, il n’en est peut-être pas une qui ne soit l’analogue d’une institution sociale dont elle reproduit, sous une forme réduite et comme en raccourci, les traits principaux. Il y a une discipline à l’école comme dans la cité. Les règles qui fixent à l’écolier ses devoirs sont comparables à celles qui