Page:Durkheim - Éducation et sociologie.djvu/155

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les programmes et les cours d’études ! Il suffit de savoir mettre à profit ceux qui sont en vigueur, en les animant d’un esprit nouveau. Mais, pour pouvoir se servir ainsi des institutions pédagogiques qui existent, encore faut-il ne pas ignorer en quoi elles consistent. On n’agit efficacement sur les choses que dans la mesure où l’on connaît leur nature. On ne peut bien diriger l’évolution d’un système scolaire que si l’on commence par savoir ce qu’il est, de quoi il est fait, quelles sont les conceptions qui sont à sa base, les besoins auxquels il répond, les causes qui l’ont suscité. Et ainsi toute une étude, scientifique et objective, mais dont les conséquences pratiques ne sont pas difficiles à apercevoir, apparaît comme indispensable.

Il est vrai que, d’ordinaire, cette étude ne semble pas devoir être très complexe. Comme une longue pratique nous a familiarisés avec les choses de la vie scolaire, elles nous paraissent toutes simples et de nature à ne soulever aucune question qui réclame, pour être résolue, un grand appareil de recherches. Depuis de longues années, nous avons connu, sous le nom de secondaire, un enseignement intermédiaire entre l’école primaire et l’Université ; nous avons toujours vu, autour de nous, des collèges et, dans les collèges, des classes, et, par suite, nous sommes portés à croire que tous ces arrangements vont de soi et qu’il n’est pas besoin de les étudier longuement pour savoir d’où ils viennent et à quelles nécessités ils répondent. Mais dès qu’au lieu de