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un modèle fortement national ; si la concurrence internationale prend une forme plus pacifique, le type qu’elle cherche à réaliser est plus général et plus humain. L’éducation n’est donc pour elle que le moyen par lequel elle prépare dans le cœur des enfants les conditions essentielles de sa propre existence. Nous verrons plus loin comment l’individu lui-même a intérêt à se soumettre à ces exigences.

Nous arrivons donc à la formule suivante : L’éducation est l’action exercée par les générations adultes sur celles qui ne sont pas encore mûres pour la vie sociale. Elle a pour objet de susciter et de développer chez l’enfant un certain nombre d’états physiques, intellectuels et moraux que réclament de lui et la société politique dans son ensemble et le milieu spécial auquel il est particulièrement destiné.

3o Conséquence de la définition précédente : caractère social de l’éducation

Il résulte de la définition qui précède que l’éducation consiste en une socialisation méthodique de la jeune génération. En chacun de nous, peut-on dire, il existe deux êtres qui, pour être inséparables autrement que par abstraction, ne laissent pas d’être distincts. L’un est fait de tous les états mentaux qui ne se rapportent qu’à nous-même et aux événements de notre vie personnelle : c’est ce qu’on pourrait appeler l’être individuel. L’autre est un