LE SUICIDE ET LES AUTRES PHENOMENES SOCIAUX.
tinue au lieu de la régression annoacée. Malheureusement, la preuve qu il donne de cette assertion est due à un trop ingé- nieux arrangement des chiffres. Il se contente de comparer le nombre des meurtres et des assassinats qui n’ont pas été défé- rés aux cours d’assises pendant le lustre 1861-63 à celui des années 1876-80 et 1880-8S, et de montrer que le second et sur- tout le troisième sont supérieurs au premier. Mais il se trouve que la période 1861-63 est, de tout le siècle, celle où il y a eu, et de beaucoup, le moins d’affaires ainsi arrêtées avant le juge- ment; le nombre en est exceptionnellement infime, nous ne sa- vons pour quelles causes. Elle constituait dotic un terme de comparaison aussi impropre que possible. Ce n’est pas, d’ail- leurs, en comparant deux ou trois chiffres que l’on peut induire une loi. Si, au lieu de choisir ainsi son point de repère, M. Tarde avait observé pendant plus longtemps les variations qu’a subies le nombre de ces affaires, il fût arrivé à une tout autre conclu- sion. Voici, en effet, le résultat que donne ce travail. Nombre des affaires impoursuivies (4). . Meurtres Assassinats -38. -40. -50. -65 -80. -85. i
313
320
333
252 Les chiffres ne varient pas d’une manière très régulière; mais, de 4833 à 1885, ils ont sensiblement décru, malgré le re- lèvement qui s’est produit vers 18T6. La diminution est de 37 0/0 pour les meurtres et de 24 0/0 pour les assassinats. Il n’y a donc rien là qui permette de conclure à un accroissement de la criminalité correspondante (2). (1) Certaines de ces affaires ne sont pas poursuivies parce qu’elles ne con- stituent ni crimes ni délits. Il y aurait donc lieu de les défalquer. Pourtant, nous ne Tavons pas fait afin de suivre notre auteur sur son propre terrain ; d’ailleurs, cette défalcation, nous nous en sommes assuré, ne changerait rien au résultat qui se dégage des chiffres ci-dessus. (2) Une considération secondaire, présentée par le même auteur à Pappui de sa thèse, n’est pas plus probante. D’après lui, il faudrait aussi tenir compte