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Page:Durkheim - Qui a voulu la guerre ?.djvu/24

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confiscation des publications où ces menées pourraient se produire n’étant pas permise par la Constitution. Mais il se chargeait de faire voter les lois nécessaires dès la première convocation de la Skouptchina et lorsque aurait lieu la révision de la Constitution, qui était toute prochaine.

Enfin, au cas où le Gouvernement autrichien ne serait pas satisfait de sa réponse, le Gouvernement serbe se disait « prêt, comme toujours, à accepter une entente pacifique, soit en remettant cette question à la décision du Tribunal international de La Haye, soit aux grandes Puissances. »

Ainsi, même sur les points réservés, la porte était largement ouverte à l’entente. Il n’est guère douteux que cette déférence inespérée était due à l’action de la Russie. En effet, le 27 juillet, c’est-à-dire à une date où la paix était encore plus compromise qu’au moment où nous sommes parvenus, l’Empereur de Russie, en réponse à un appel que le prince héritier de Serbie lui avait adressé le 24, lui envoyait des conseils pressants de prudence et de modération. « Mon Gouvernement, disait le Tzar, s’applique de toutes ses forces à aplanir les présentes difficultés. Je ne doute point que Votre Altesse et le Gouvernement royal ne veuillent faciliter cette tâche en ne négligeant rien pour arriver à une solution qui permette de prévenir les horreurs d’une nouvelle guerre, tout en sauvegardant la dignité de la Serbie. Tant qu’il y a le moindre espoir d’éviter une effusion de sang, tous nos efforts doivent tendre vers ce but. »