Page:Durkheim - Qui a voulu la guerre ?.djvu/58

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Ces inventions étaient d’autant plus audacieuses que, dès le 2 août, M. Viviani avait signalé au gouvernement de Berlin des faits de guerre caractérisés qui avaient été commis par les troupes allemandes sur le territoire français. Elles avaient passé la frontière à Cirey ainsi que près de Longwy ; elles marchaient sur le fort qui porte ce dernier nom[1]. À Delle, le poste de douaniers avait été, à deux reprises, l’objet d’une fusillade de la part d’un détachement de soldats allemands. Au nord de la même localité, deux patrouilles allemandes du 5e chasseurs à cheval avaient pénétré jusqu’aux villages de Jonchery et de Baron, à plus de 10 kilomètres de la frontière. L’officier qui commandait la première avait brûlé la cervelle à un soldat français. Les cavaliers allemands avaient emmené des chevaux que le maire de Suarce était en train de réunir et que les habitants de la commune furent forcés de conduire eux-mêmes[2]. Cette fois, la précision des griefs en permettait le contrôle[3]. Au

  1. L. J., no 136.
  2. L. J., no 139.
  3. Dans son discours au Reichstag, le 4 août, le Chancelier prétendit que, d’après l’état-major général, une seule de ces violations de frontière avait été réellement commise. D’ailleurs, il ne nous dit ni où, ni quand elle aurait eu lieu.