Page:Duru et Chivot - La Fille du tambour-major.djvu/25

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GRIOLET, à part.

Oh ! je marronne !

CLAUDINE.

Malheureusement, il ne fait guère attention à moi… je suis amoureuse d’un glaçon… je me consume pour un caillou… c’est dur !

GRIOLET.

Pardi ! je vous l’ai toujours dit, vous perdez votre temps avec le lieutenant… C’est un être incombustible… tandis que moi…

CLAUDINE.

Vous !… Laissez-moi donc tranquille… vous n’êtes pas assez bel homme, mon cher…

GRIOLET.

Vous êtes toujours à me jeter mon physique à la tête… Si je n’ai pas six pieds, j’ai des talents d’agréments… d’abord, je suis tambour… et de plus tailleur de mon ancien état, ce qui est déjà pas mal distingué. Ah ! tenez, Claudine, vous ne savez pas ce que c’est qu’un tailleur amoureux !

COUPLETS
I
Tout en tirant mon aiguille,
J’pense à vous, et quand j’vous vois
Ma prunelle s’écarquille,
J’rougis, j’pâlis à la fois.
Vous m’aim’rez, je l’espère,
Car sachez-le, sur terre
Rien n’est plus vaporeux,
Qu’un tailleur amoureux !
II
En voyant que j’vous adore,
Vous s’rez ému’certain’ment,