Page:Duru et Chivot - La Fille du tambour-major.djvu/28

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CLAUDINE, à Monthabor.

Contez-nous donc ça…

MONTHABOR, à Claudine.

Oh ! C’est bien simple… (Lui donnant des assiettes.) Aidez-moi à mettre le couvert… (Tout en mettant le couvert avec Claudine.) Faut vous dire qu’il y a de ça dix-neuf ans… j’étais teinturier à Paris… j’y fis la connaissance d’une séduisante blanchisseuse… jolie comme un amour… et qui chantait toute la journée comme une vraie fauvette…

GRIOLET, mangeant des feuilles de salade

Dans mon genre…

MONTHABOR, les lui arrachant.

Veux-tu laisser la salade… (Reprenant.) Je me dis : V’là mon affaire !… Je me déclare, elle m’accepte et je l’épouse ostensiblement… (A Claudine.) Mettez les couteaux…

GRIOLET, mangeant des feuilles de salade.

Chançard de major !

MONTHABOR.

Chançard !… Ah ben ouiche !… au bout de six mois, notre ménage était devenu un enfer… et quelques années après nous divorcions… d’un commun accord !… C’était la première fois que nous étions du même avis !

CLAUDINE.

Alors, tout était pour le mieux…

MONTHABOR.

Oui, s’il n’y avait pas eu un enfant…

GRIOLET, mangeant des feuilles de salade.

Vous avez un enfant ?…

MONTHABOR.

Une jolie petite fille… (Lui arrachant les feuilles de romaine.) Veux-tu laisser la salade…