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amour vainqueur

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mobile, d’agréables promenades, à Ninie et à sa compagne de voyage.

Sans le vouloir, dans son cœur bon et généreux, naissaient et grandissaient des sentiments de reconnaissance et d’amitié pour Harry qui, de son côté aimait de plus en plus, cette jeune fille naïve et intelligente.

Durant les mois de vacances, que Ninie passa chez sa tante à New-Bedford, elle ne refusa pas les nombreuses promenades qu’il lui offrit gracieusement de lui faire faire, vu que sa tante l’accompagnait dans toutes ses excursions ; M. Mitchell lui présenta à plusieurs reprises, de ses amis et trois jeunes demoiselles de bonne famille de New-York, qu’ils eurent l’occasion de rencontrer plus tard, dans leurs visites soit à Boston, à Meriden, à Hartford ou à Providence ; quelquefois même, ils firent ensemble des promenades d’automobiles.

Quelles impressions, son âme ne subit-elle pas, au contact de ces Américains, si larges dans leurs manières, si habitués à vivre avec tout le confort tel qu’on peut se le procurer avec de l’argent. Que de réflexions lui venaient à l’esprit, quand revenue dans sa chambre, elle racontait à sa tante, les considérations qu’elle avait faites sur le voyage de la journée ; sa tante plus habituée à ce genre de vie, elle qui demeurait à New-Bedford, depuis plus de vingt ans et qui était alors veuve d’un mari, qui avait aimé passionnément le voyage et les aventures, où elle avait été entraînée pour l’accompagner, recevait peu ou point d’impressions de la vue de toutes ces villes qu’elle avait plus d’une fois visitées !

Mais Ninie, si jeune, partie du fond des bois du Témiscamingue, s’apercevant que M. Mitchell l’aimait éperdument, et elle, qui ne ressentait que pour lui, jusqu’alors qu’une amitié qui était plutôt de la reconnaissance, que de l’amour, se sentait prise dans une alternative qui lui amenait souvent à l’esprit, des réflexions qu’elle avait des difficultés à résoudre.

Refuser d’accompagner M. Mitchell, c’était renoncer aux chances de connaître les différentes villes où il se plaisait à la conduire ; accepter de nouveau d’accompagner M. Mitchell dans toutes les promenades qu’il lui proposait, c’était en quelque