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CHAPITRE VI


Titre I


LA RIVALE


L’amour le plus sincère a toujours ses épreuves ; plus l’amour est sincère, plus les épreuves qu’il lui faut subir, sont grandes !

Harry n’avait pas vu Miss Baker, depuis quelques temps déjà ; (il s’était abstenu de la fréquenter), par fidélité pour son amie Ninie, dont l’absence lui causait beaucoup de peine ; aussi Miss Baker qui aimait Harry et espérait gagner et son amour et son cœur, lui écrivait pour lui déclarer tout le chagrin, qu’elle ressentait de le voir si indifférent, et ne lui ménageait pas les reproches, pour avoir osé se faire une autre amie quand elle était depuis si longtemps connue dans sa ville, et de ses parents et de ses amis de New York, comme la fiancée de Harry, au dire de ses prétentions. Harry était silencieux ; il n’osait répondre d’aucune manière à Anita, de peur que son amie Ninie ne lui envoyât de bonnes nouvelles.

À chaque jour, pendant plusieurs jours, après le départ de Ninie, Harry allait méditer dans son jardin, à la tombée du jour ; il devenait de plus en plus inquiet et anxieux ! Ce jeune homme qui malgré ses trente années, ne paraissait n’être âgé que de vingt-cinq ans, quelques semaines, auparavant, était devenu maigre, chétif, la figure triste, continuellement absorbé par la pensée de son amie. L’ennui et le chagrin qu’il éprouvait du silence de sa Ninie, qui lui avait pourtant promis de lui écrire aussitôt qu’elle serait rendue chez ses parents, le rendaient comme troublé !

Ses amis s’inquiétaient du sort de sa santé chancelante, et ne sachant trop à quoi attribuer ce changement si subit, lui conseillaient toutes sortes de remèdes.