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CHAPITRE VII


Titre II


VACANCES DE NINIE


Les moissonneurs étaient à leurs travaux ; les paysans de Haileybury, tous occupés, laissaient la jolie petite ville dans un calme auquel Ninie était peu habituée ; comme elle avait passé plusieurs années dans la grande ville de Montréal, et quelques mois, aux États-Unis, elle éprouvait un grand vide dans son cœur.

Arrivée à Guigues, au milieu de sa famille, elle fut heureuse de revoir tous ses parents que cette absence prolongée avait tenus séparés d’elle ; à tous les soirs, des amis, des voisins venaient à la maison paternelle pour l’entendre parler de Montréal, de New-York, et poser toutes sortes de questions à la jeune fille, concernant les affaires.

Sa santé se rétablit peu à peu ; elle aimait toujours passionnément les fleurs ; aussi passait-elle de longues heures, dans le jardin de sa mère avec qui, elle conversait de son amour avec Rogers, et de ses aventures avec Harry ; sa mère avait eu beaucoup de considération pour Rogers et l’avait trouvé si bon, si gentil, quand il était jeune homme, qu’il lui semblait devoir lui accorder encore et sa confiance et son estime ; le récit du terrible malheur auquel Ninie avait échappé, grâce à la bravoure de Rogers, faisait verser des larmes à sa bonne mère qui aurait désiré voir ce jeune homme pour lui témoigner de vive voix, sa profonde reconnaissance.

Avec son jeune frère, Ninie allait courir dans les bois, cueillir des bluets et des framboises ; elle le suivait dans ses excursions de pêche, à la rivière La Loutre, qui lui rappelait tant d’heures de son enfance !

Il lui plaisait de repasser dans sa mémoire tous les souvenirs qu’elle y avait laissés dans sa jeunesse ; rien ne lui faisait tant