Page:Dussault - Amour vainqueur, 1915.djvu/158

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
134
amour vainqueur

 Les corrections sont expliquées en page de discussion

bles que je viens de faire sur le compte de votre sœur, n’ont pas dû vous blesser ; vous ne devez pas douter un seul instant que j’aie eu l’idée de penser à cette jeune fille ; vous devez comprendre, que je ne saurais espérer ni attendre de l’amour de ce cœur si jeune, incapable encore de comprendre même ce que c’est que d’aimer ; je suis trop sérieux, Mlle, pour m’arrêter, à des réflexions qui auraient pu vous causer de la peine ; si j’eusse réellement éprouvé les sentiments d’affection, que vous paraissez croire que j’ai eus, pour cette jeune enfant, je ne vous les aurais pas exprimés si ouvertement, n’est-ce pas ? Aurais-je le désir d’aimer, de chercher une petite épouse, ayant toutes les qualités suivant mes goûts et mon appréciation, savez-vous que je ne penserais à faire autre chose, que de continuer mes visites auprès de vous, si je recevais des invitations de plus en plus engageantes de votre part ?

Alors comme satisfaite et convaincue de l’amitié et de l’estime que M. Burrage lui portait, elle lui dit : cher Monsieur, si j’ai porté de l’intérêt à vos paroles, à vos remarques, c’est que je dois vous l’avouer, vous commenciez à gagner mon estime et mon amitié ; j’admirais chez vous, vos manières distinguées et le jugement sûr d’un homme d’affaires, expérimenté. Je vous remercie Mlle, de votre compliment et j’ose croire que vous continuerez à voir chez moi, les mêmes qualités. Je tiens à avoir votre estime ; vous me connaissez, votre famille me connaît encore plus intimement que vous, et vous savez que je n’ai pas pour habitude, d’en faire croire aux jeunes filles que j’ai très peu fréquentées d’ailleurs ! Si je me permets de telles démarches, auprès de vous, c’est que je reconnaissais que vous aviez toutes les qualités d’une bonne petite épouse, et que j’espérais pouvoir mériter votre estime, au point de me permettre de vous rendre visite, dans le but de se connaître et de juger nos caractères.

Retournant à la demeure de Ninie, M. Burrage porta un intérêt particulier à la conversation de son amie ; il s’intéressait à tous les mouvements et à toutes les inspirations de son âme ; il l’aimait sincèrement ; le sang-froid avec lequel il lui avait répondu, alors qu’elle était sur le point de s’emporter contre lui et qu’elle ne pouvait plus dominer ses nerfs, l’avait fait aimer