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Page:Dussault - Amour vainqueur, 1915.djvu/29

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amour vainqueur

réflexions qu’elle a méditées souvent et qui ont fait que sans dédaigner ceux qui lui ont offert et bouquets et estime, et roses et amour, et courage et volonté, et leur cœur et leur vie, elle préféra de nouveau encore quitter les lieux chers, par les souvenirs d’amour filial et d’amitié de jeunesse, pour satisfaire l’ambition de son âme, désireuse de marcher dans la voie du progrès, vers l’inconnu, vers la fortune, vers l’instruction !


Titre IV


AU FOYER

Il faisait un temps superbe du mois d’août ; le lac Témiscamingue, miroir de Haileybury, était calme et clair ; une chaloupe de bois non peint, glissait légèrement sur ses eaux, sous le battement de deux avirons conduits doucement, mais vigoureusement par un jeune homme qui par sa gentillesse, avait réussi à faire prendre place à Ninie, en face de lui, dans cette embarcation qui devait conduire les jeunes amoureux, à un entretien des plus touchants.

La nature était des plus sereine ; le silence régnait partout ; pas de vents, ciel clair, soleil un peu assombri par de légers nuages clair-parsemés dans le firmament, brise chaude, atmosphère remplie du parfum s’exhalant des bois à l’aspect sauvage qui entourent le lac Témiscamingue ; les amoureux pouvaient ainsi donner libre cours à leurs conversations ; seuls, quelques oiseaux voltigeant autour d’eux, suivant leur embarcation comme pour recueillir à la surface des eaux les petits insectes ou les petits poissons qui y apparaissent lors du déplacement des eaux, sous le coup des rames, pouvaient distraire leurs esprits.

C’était l’avant-veille du départ de Ninie pour reprendre ses cours ; elle rêvait ! elle voulait savoir peindre, apprendre les travaux d’art connaître en un mot beaucoup. Cependant, son cœur